BRÉSIL : Amazonas

Manaus. La grande ville de la plus grande région du Brésil a connu son heure de gloire dans la deuxième moitié du 19ème siècle grâce au latex. Palais particuliers ou destinés à accueillir arts et administrations, usant des riches matériaux européens et locaux tout en rendant hommage à la forêt environnante.

Mais, d’autres régions du globe apprenant à maîtriser les processus de transformation de « l’or mou », dans la première moitié du 20ème siècle, un déclin aussi rapide que cette ascension fait retomber la ville au rang de petite bourgade de province. Avant une aussi vigoureuse remontée à partir de 1950, grâce à l’instauration d’une zone franche pour les entreprises.

Aujourd’hui grande ville industrielle, avec la plus grande production mondiale de motos, des entreprises dépassant les 40 000 salariés et beaucoup d’électroménager ou d’informatique, elle a gardé les traces de ces zigs et ces zags. Mélange de bâtiments anciens de la plus grande classe et d’immeubles décrépis, de belles halles et de boutiques bétonnant les rez-de-chaussée alors que les étages ont gardés les azulejos du grand frère portugais. Les autorités ont décidé de lancer un grand plan de rénovation des brillants édifices et charmantes petites places. Alors visitez Manaus en 2020 !

Mais Manaus, c’est aussi l’Encontro das águas (rencontre des eaux) entre le lent, acide et chaud rio Negro, et le plus rapide, neutre et froid rio Solimões. Ils coulent l’un à côté de l’autre pendant des kilomètres avant de se mettre d’accord.

Et puis Manaus, c’est le départ pour l’aventure. Pour la forêt amazonienne, aux fleuves si forts, aux lianes si folles et au silence enveloppant.

L’Urubu (du nom du vautour local), comme tous les rios de la zone, connaît une variation de ses eaux de 15 mètres dans l’année. Quand la saison sèche n’a pas encore totalement fait son effet, la mangrove fait sa loi. Inquiétante de nuit, pour la pêche au trident. Mais tellement séduisante au lever et au coucher du soleil, quand elle se reflète dans la large rivière.